La Catastròfa, quand Dieu fait oreille de marchand
spectacle interdisciplinaire mêlant musique, vidéo et texte basé sur le livre éponyme de Paolo Di Stefano, publié en italien aux éditions Sellerio en 2011, prix « Volponi » 2011.
« J’ai rencontré des vieux mineurs, des veuves et des orphelins. Je suis descendu dans les puits profonds de leurs souvenirs, beaux et mauvais, de leurs pensées, des colères et des ressentiments, pour sauvegarder ces voix, après plus de cinquante ans, et ramener à la surface ce qu’il reste des blessures individuelles et collectives ».
Paolo Di Stefano
avec :
Pierre Vaiana, sax soprano,
Salvatore Bonafede, piano
Toni Santocono, lecteur
Stéphane Brogniez, création vidéo
adaptation et mise en scène : Marie Vaiana
musique : Pierre Vaiana & Salvatore Bonafede
création lumière: Martin Delval
conception Pierre Vaiana (+ 32 476 796 154 – pvaiana@taliasbl.be)
pour Talìa asbl (+ 32 81 58 81 52 – info@taliasbl.be)
7 rue des Marronniers de Corroy, 5032 Corroy le Château
Le spectacle
2016 est l’année du 60ème anniversaire de la catastrophe du Bois du Cazier, et l’année du 70ème anniversaire des « accords du charbon » entre l’Italie et la Belgique.
Ce spectacle allie la musique portée par le duo Pierre Vaiana (sax soprano) et Salvatore Bonafede (piano), et un texte de Paolo Di Stefano, adapté par Marie Vaiana. Ce texte est basé sur un des récits du livre « La Catastròfa » de l’auteur italien publié en 2011 aux éditions Sellerio. Il est lu par Toni Santocono (homme de lettres et ancien directeur du Centre Culturel de Chapelle lez Herlaimont). Une création visuelle sera élaborée par Stéphane Brogniez, elle sera projetée sur des tulles qui seront disposés sur le plateau.
Le thème premier du projet est la catastrophe du Bois du Cazier, survenue le 8 août 1956, et dont cette année marque le 60ème anniversaire. Tout comme 2016 sera le 70ème anniversaire des accords du charbon entre l’Italie et la Belgique. Ce spectacle parlera aussi du thème plus actuel que jamais de la migration, en évoquant les parcours de ces familles venues travailler en Belgique juste après la guerre, pour aider notre pays à gagner un autre bataille, celle de l’énergie à travers les charbonnages. Il parlera des sacrifices liés au départ du pays d’origine, à l’arrivée dans le pays d’accueil, du racisme ordinaire et de la solidarité extraordinaire.
Le coeur du récit se concentre autour de l’histoire de Giovanni, un jeune berger sicilien devenu mineur en Belgique. Il tombe amoureux de Jeannine (Giannine), une jeune fille de Marcinelle de 17 ans, dont le papa est gendarme. Celui-ci s’oppose à leur union « quoi, il n’y avait pas assez de jeunes belges pour que tu ailles choisir un macaroni ? ». Le destin en décidera autrement, Giovanni explique qu’il a deux coeurs dans la poitrine (réellement): un pour rire et un pour pleurer, et les deux pour aimer « Giannine ».
Place à la parole, au pouvoir du récit. Le témoignage de Giovanni est prenant et a la force de l’oralité. Sa maîtrise naturelle de l’art de raconter, de construire et d’évoquer à travers des détails parfois surprenants (et toujours de manière prenante) nous fait partager les émotions contradictoires par lesquelles il est passé. Les musiciens et le vidéaste apportent un contrepoint sous la forme d’une élégie musicale et visuelle, explorant de manière poétique et émotionnelle les sentiments évoqués par le texte.