Article de presse de la tournée avril-mai 2015
http://www.ruedutheatre.eu/article/2967/romeo-et-juliette/?symfony=513c0ae8cf0ee7117e1e09e9b33bf30a
Publié le 1er mai 2015
« Cette coproduction belgo-africaine donne une version proche du conte avec des interprètes sautillants et une mise en scène mouvante pour 2 Béninois, 2 Burkinabés et 2 Belges.
Qui ne connaît l’histoire tragique des deux jeunes amoureux victimes indirectes de la haine ancestrale qui oppose leurs deux clans ? La revoici dans une version multiculturelle, polyglotte et assaisonnée d’accessoires simples pour un décor mobile et léger.
Car la caractéristique de cette mise en scène où une demi-douzaine de comédiens - une Juliette et cinq comparses masculins endossant tous les autres rôles, y compris féminins, comme jadis au temps de Shakespeare - c’est de ressembler à celle d’un théâtre ambulant. Rien n’y prend vraiment beaucoup de place. Tout y est pliable, transportable, modulable.
On tend un tissu pour diviser l’espace, créer d’autres lieux suggérés. Des palettes en bois sont plancher, estrade, obstacles, étal, autel, parois derrière lesquelles se cacher ou se retrancher… Rien n’est fixe ou figé. La mobilité est la qualité première de tous ces objets et praticables. Il en va de même pour les habits.
On revêt, on dévêt, on enfile, on pose autour d’un cou ou des hanches, on s’affuble en pleine joie du déguisement. Le ludique l’emporte sur le dramatique, excepté à la fin lorsque meurent les ados tourtereaux. Tout cela va et vient, sans temps mort. C’est un spectacle de rythmes où le visuel est sans cesse sollicité.
Heureusement qu’il en est ainsi et que l’histoire n’est pas inconnue. Les passages en langues locales, certaines paroles en français pimenté d’accents africains réclament, comme c’est le cas pour le parler québécois, une période d’adaptation quelquefois prolongée à cause de certains débits verbaux plutôt véloces. Qu’importe ! le plaisir est rendu contagieux par la générosité des membres de la troupe. »