Frankinet / Hermans
Insight Pictures
Trompettiste de formation classique et premier prix dans diverses disciplines musicales, Marc Frankinet a joué au sein de plusieurs orchestres symphoniques tout en enseignant dans des académies. Ca fait toutefois longtemps qu'il affiche un intérêt pour le jazz puisqu'on retrouve sa trace, dès les années 90, au sein du quintet de Pierre Lognay et dans l'ensemble de Garrett List (avec qui il a enregistré le disque The Voyage en 1998) ainsi que sur le projet Jojoba édité par AZ Productions en 2008. En companie du pianiste George Hermans, il avait aussi sorti en 2005 un album en quartet intitulé Sinequa.
C'est la même paire qu'on retrouve ici, augmentée sur quatre titres du contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse en invité. Les deux complices liégeois ont eu le temps de peaufiner leurs compositions méditatives, dévoilant une riche intériorité au sein de laquelle ils s'écoutent penser. Sur Angélique, les notes cristallines du piano résonnent dans un espace ouvert que la trompette colore soudain de subtils traits de lumière. Cinématographique sur Indiana Jones, la musique part à la découverte quasi insouciante de nouveaux espaces et tombe dans Ray In The Darkness sur un mystère qu'elle n'élucide pas. Et si sur Samba, elle se pare d'une nuance exotique à peine esquissée, c'est pour mieux mettre en valeur la dynamique contrastée d'une conversation qui n'a rien d'austère. Sur Beatrix enfin, on aime entendre la contrebasse inspirée de Rassinfosse qui vibre à l'unisson du duo et facilite encore l'accès à ces mélodies d'une incomparable fraîcheur. Mises en perspective par des images crépusculaires, ces miniatures, dont la durée tourne invariablement autour de quatre minutes, sont des bandes sonores pour une randonnée campagnarde par une soirée clémente. L'envoûtement est au rendez-vous : la beauté du son de la trompette qui glisse comme une brume dans le silence et le lyrisme délicat du phrasé inspiré par un classicisme européen font penser au grand Kenny Wheeler.
Atout supplémentaire : en concert, le spectacle intègre l'art graphique de la photographe Ingrid Boxus et du peintre Raphaël Demarteau qui, tout en l'inspirant, procurent un aspect visuel à l'esthétique du duo. On imagine alors sans peine les derniers feux d'un soleil mourant qui traînent paresseusement sur l'ivoire tandis que le clair de lune se loge fugacement dans le pavillon en cuivre jaune. Le charme opère, la poésie s'installe et le quotidien en est par miracle transfiguré.
D'après Dragon Jazz
Tracklist
Durée totale 55:21 | ||
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1. | Angélique | 4:26 |
2. | Last minute | 3:30 |
3. | Contrevalse | 3:48 |
4. | Indiana Jones | 3:55 |
5. | Clarice | 4:56 |
6. | Samba | 4:47 |
7. | Souvenirs | 3:59 |
8. | Réalité-Cobra | 4:19 |
9. | Eléa rêve... | 3:32 |
10. | Béatrix | 3:37 |
11. | Dans la prairie | 3:39 |
12. | Ray in the darkness | 3:30 |
13. | Thanks Mister J.C. | 3:04 |
14. | Ups and downs | 3:54 |